Envie de vous orienter vers les métiers de l’immobilier ?
——-
Thomas Goupil, Asset Manager chez Sofidy, nous parle des métiers de l’immobilier : rémunération, perspective d’évolution, intérêt du job …
——-
Eurêka Study : Quel a été votre parcours professionnel dans le secteur immobilier?
J’ai débuté comme agent immobilier à Paris où j’ai exercé pendant 3 ans.
Puis je me suis lancé dans l’immobilier de bureau. En tant que consultant en immobilier d’entreprise je faisais de l’intermédiation entre des propriétaires de bureaux et les entreprises qui cherchaient des locaux. C’était complètement nouveau car les contraintes, les interlocuteurs étaient très différents de ce que j’avais pu rencontrer auparavant.
Après 1 année au Brésil où j’ai monté une affaire de location de logements de luxe pendant la coupe du monde, je suis rentré en France, et j’ai eu l’opportunité d’intégrer une foncière immobilière où je travaille toujours.
Au début j’ai travaillé dans le Retail (NDLR – les locaux pour les commerces). Encore une fois un environnement professionnel complètement nouveau. Je travaillais à la gestion de boutiques dans des centres commerciaux. A mon avis le Retail est sans doute un des secteurs les plus intéressants car c’est très complet. On y fait beaucoup de rencontres, les domaines abordés sont très techniques avec des contraintes juridiques très fortes. Et puis c’est un monde en pleine transformation notamment à cause de la digitalisation. C’est vraiment une activité très diversifiée, où l’on touche à tout.
Enfin, au sein de mon entreprise j’ai eu l’opportunité d’évoluer vers un poste d’Asset Manager. C’était un vrai challenge car ce genre de poste est très axé finance, et j’avais peu d’expertise dans ce domaine. Mais c’est passionnant. Le rôle de l’Asset Manager est de faire vivre et de valoriser un actif, ici le bien immobilier. D’être le pivot qui coordonne tous les pôles qui interviennent dans la gestion d’un actif : la gestion locative, le pôle travaux, le service juridique etc. Et cela en ayant constamment en tête la valorisation de l’actif.
ÊS : L’immobilier est donc un secteur d’activité extrêmement vaste ?
Absolument ! Il y a bien sûr les professionnels de l’immobilier que tout le monde connaît. Spécialisés dans la vente ou la location de logements, ou qui travaillent dans les syndics de copropriété. Mais aussi l’immobilier d’entreprise ou du Retail.
L’immobilier de la logistique se développe également beaucoup. Avec la multiplication des grosses plateformes de vente en ligne, comme Amazon, les transactions d’entrepôts explosent. Sans oublier le marketing qui devient un fer de lance des grands groupes.
L’immobilier c’est vraiment très vaste et chacun peut y trouver sa place.
ÊS : On parle beaucoup de l’impact de la révolution numérique dans l’immobilier. Vous pourriez nous en dire plus ?
En effet l’immobilier est un domaine en pleine transformation. Les nouvelles tendances comme le co-working ou le co-living influencent beaucoup les marchés de l’immobilier. Les nouvelles technologies ont aussi beaucoup impacté les façons de travailler.
ÊS : Une belle carrière dans l’immobilier ça se traduit comment au niveau de la rémunération ?
L’immobilier est un secteur où l’on peut bien gagner sa vie, voire gagner véritablement beaucoup d’argent.
Tout dépend des profils bien sûr mais pour résumer, j’aurai tendance à dire qu’un agent immobilier, s’il ne gagne pas entre 30 à 50 KE brut après 1 an c’est qu’il y a un problème. Mais attention la première année peut être dure car il y a peu de rentrées d’argent. Rappelez-vous que la rémunération vient des commissions que l’agent touche sur chaque vente. Et on ne les touche qu’après la signature définitive de la vente, soit 3 ou 4 mois après la promesse de vente dans le meilleur des cas. Il faut donc savoir être patient et pouvoir gérer une année sans revenus ou presque.
Et puis dans l’immobilier il y a peu de postes de salariés. Donc tout est à la charge de l’agent : protection sociale, téléphone pro, URSAFF, compte bancaire etc…
Souvent il vaut mieux commencer comme salarié VRP, c’est à dire un statut de salarié avec un fixe constitué d’avance sur commission, et ensuite passer agent commercial indépendant quand on a une certaine expérience. Les commissions sont plus élevées mais les frais aussi !
Mais c’est vrai qu’avec de l’expérience, une bonne connaissance de son secteur et de l’investissement personnel en terme de temps passé on peut très bien vivre de l’immobilier.
ÊS : Et dans les autres secteurs dont vous nous avez parlés ?
Dans l’immobilier d’entreprise, le plus souvent on est salarié avec un statut cadre. La rémunération se compose alors d’un fixe auquel s’ajoute une commission sur le chiffre d’affaire. Cette commission peut être, par exemple, de 8% brut pour un CA entre 0 et 50KE.
En revanche quand on travaille pour une foncière (NDLR : une entreprise qui constitue, gère ou exploite un portefeuille immobilier) on a un salaire fixe. Un responsable de commercialisation junior peut gagner entre 40 et 50K brut. Auxquels viennent s’ajouter des primes annuelles qui varient entre 8 et 15%. Un Asset Manager junior peut espérer gagner entre 45 et 55 KE brut. Plus les primes annuelles bien sûr. Enfin un sénior en foncière peut prétendre à une rémunération de 80 à 90KE + primes.
ÊS : Au-delà de la rémunération, pourquoi aimez-vous travailler dans le secteur immobilier ?
L’immobilier c’est un secteur où l’on ne s’ennuie jamais. Quel que soit le métier que l’on exerce, les journées passent très vite. Il y a toujours quelque chose à faire, on n’a jamais fini … c’est très motivant. Pour les jeunes qui apprécient le coté relationnel, dans l’immobilier l’humain est très important. On rencontre beaucoup de gens de milieux très différents. C’est enrichissant. C’est aussi un milieu professionnel sympa, dans lequel on développe rapidement son réseau, et où l’on peut se faire beaucoup d’amis.
ÊS : À vous entendre on a l’impression d’un métier de rêve.
Attention je ne dis pas que tout est rose tout le temps. C’est aussi un secteur où la compétition est très forte. On peut se retrouver face à des requins même si la plupart du temps la concurrence reste saine. Après bien sûr, il faut savoir encaisser la pression, notamment quand il y a de gros enjeux financiers.
Il faut aussi être prêt à s’investir à fond dans son boulot, ne pas avoir peur de travailler le week-end par exemple. Et parfois être prêt à faire des nocturnes quand il y a de grosses échéances.
ÊS : Quelles seraient vos recommandations pour un jeune qui souhaite se lancer dans l’immobilier ?
Je lui conseillerai de se construire un parcours d’études qui lui permette d’acquérir des connaissances juridiques, commerciales et financières. Très honnêtement le BTS ne suffit plus pour se bâtir une belle stratégie de carrière. Il faut aller plus loin.
Et puis, il ne faut pas négliger l’aspect environnemental qui prend de plus en plus d’ampleur dans nos métiers. L’écologie devient vraiment centrale, avec par exemple la multiplication des normes énergétiques.
Si on a le juridique, la finance et l’environnement, on peut tout faire ! C’est le tiercé gagnant pour faire une belle carrière dans l’immobilier.
Et la cerise sur le gâteau ce sont les langues étrangères. En effet il y a peu de profils qui maitrisent bien une ou plusieurs langues. Ca peut être une vraie valeur ajoutée pour des postes très valorisés.